Au XVème siècle, Audierne trouve son épanouissement dans la pêche côtière : congres, sardines, juliennes, merlans, harengs et merlus. Les poissons sont vendus frais ou conservés par salage, séchage ou fumage. Ce sont alors à des ballets incessants que se livrent les navires qui reviennent des Pays-Bas ou de Galice pleins de vins, de résines, de fer, de fruits, de meubles, etc...
En 1497, les Audiernais apprennent que les eaux, au large de Terre-Neuve au Canada, fourmillent de morues. Les habitants d'Audierne, et les Capistes en général, embarquent directement et mettent en place une sorte de commerce triangulaire. Une fois la morue pêchée et salée, un navire ramène les pêcheurs vers Audierne tandis qu'un autre, dont les cales sont remplies de poissons, file vers la Méditérranée où la morue est vendue aussi bien en Espagne qu'en Afrique du Nord. Il y fait à nouveau le plein de marchandises locales et continue sa route vers le nord, dépassant la Bretagne pour aller écouler son nouveau stock dans les ports de la Manche, de la Mer du Nord et de la Baltique. Le voyage dure 11 mois et rapporte quantité d'argent.
Le XVIéme siècle se déroule de la même manière. L'enrichissement de la région est phénoménal et le port d'Audierne et celui de Penmarc'h deviennent les deux principaux ports bretons. Cette richesse se traduit par la construction de belles demeures, de maisons d'armateurs et de monuments religieux dont les pierres sont ornées de caravelles et de bateaux symbolisant les armateurs, financeurs de leur construction.
Mais bientôt, les Hollandais construisent des bateaux plus conséquents et donc plus rentables au niveau du tonnage, s'emparant ainsi de la majeure partie du commerce de la morue. La période de prospérité est terminée et les familles les plus riches d'Audierne fuient la région avec leur argent. Le reste de la population reste sur place, vivant de mendicité.
Sous la Révolution, les infrastructures du port, encore limitées, vont se développer. Pas moins de 800 m de quais et cinq cales voient le jour, ainsi que le môle long d'un km. Les conserveries ouvrent à nouveau dans la ville et Audierne se redéveloppe autour de son port. De nouvelles techniques de pêche lui permettent de se diversifier notamment dans la pêche aux crustacés et à la langouste. Le grand môle de Raoulic est construit à la moitié du XIXème siècle, fixant une fois pour toute la position du chenal et facilitant donc l'accès au port. Jusqu'aux années 1960, Audierne devient l'un des plus grands ports pêcheurs de langoustes roses de France, complétant son activité par le tourisme débutant.
Aujourd'hui, c'est d'ici que vous pourrez embarquer pour l'Ile de Sein ; pour plus de précisions, voir en page Infos Pratiques.