Pays de Douarnenez




Le Télégramme, le 18 août 2011

À Douarnenez, entre l'absence d'aire d'accueil municipale et des interdictions de stationner non respectées, les campings caristes se sentent «mal aimés» et les professionnels lésés.

Terre-plein du port de pêche hier matin. Sur la quinzaine de camping-cars présents, nombreux sont ceux qui y ont passé la nuit. Et ce malgré un panneau d'interdiction de stationnement entre 19h et 7h. Une restriction en réaction à une présence gênante pour les activités portuaires mais aussi pour des raisons sanitaires. «On voyait des gens vidanger sur place leurs eaux sales, c'est inacceptable quand on sait que les mareyeurs pompent ensuite l'eau de ce bassin», indique-t-on du côté des professionnels. Une réglementation qui peine visiblement à être appliquée. «On ne savait pas trop où se mettre, comme il y avait déjà plusieurs camping-cars, on s'est dit que c'était toléré», indiquent Michel et Annick, de la région parisienne. «Ici, c'est beau, on a la mer juste en face pour pêcher, c'est tout de même mieux qu'un terrain en bord de route», précise plus loin un couple des Deux-Sèvres qui a aussi «entendu parler d'un autre stationnement possible sur le Port-Rhu».

11% des demandes d'hébergement

«Les camping-caristes à la recherche d'une aire de stationnement représentent 11% des demandes d'hébergement, soit autant que les chambres d'hôtes», précise Marylène Lestrehan, directrice de l'office de tourisme du pays de Douarnenez. En l'absence d'aires dédiées, c'est vers les campings que les hôtesses dirigent ces visiteurs. Un service payant.

À partir de 2 EUR la nuit au camping

Au camping de Trézulien, «le tarif d'une nuit pour deux personnes est de 18,40 EUR avec la possibilité d'utiliser la piscine», annonce Françoise Guenneau, la propriétaire. L'an dernier, celle-ci a fait installer une borne de vidange sur un terrain situé à proximité de son camping. Avec comme objectif d'accueillir pour un coût modique les adeptes du camping-car. Un tourisme en plein essor. «Elle sera cassée avant d'être payée se désole la propriétaire. Hier, je n'avais que deux véhicules sur l'aire». Le tarif? «2 EUR la nuit pour le stationnement plus 5EUR pour l'utilisation de la borne de vidange». Une professionnelle qui ne décolère pas. «On a interdit le camping sauvage et là, on recommence. C'est n'importe quoi!».

La bonne conduite

«Pour ce qui concerne le stationnement, c'est le code de la route qui s'applique, rappelle Sébastien Bernard, policier municipal. Les camping-cars étant autorisés à se garer sur les places longitudinales». Pour ce qui relève des règles sanitaires, «même si on est mal aimés, on n'est pas des irresponsables», assure Michel. Avec «une autonomie de trois jours», il peut attendre pour vidanger mais, glisse-t-il, «pas pour consommer. Ce matin je suis allé chercher le pain en ville et tout à l'heure nous irons faire un tour au marché».